La fiscalité au service d’un monde plus juste – un discours de Lara Thomès & Khalil Aouasti

La fiscalité au service d’un monde plus juste – un discours de Lara Thomès & Khalil Aouasti

Nous avons, pourtant, la chance et l’honneur de compter dans nos rangs bruxellois, un vice-président de fédération et chef de groupe au Parlement fédéral qui, pour paraphraser un célèbre professeur de droit constitutionnel « provoque des déclics d’intérêt et qui, en un mot comme en cent, essaye de nous faire aimer une matière que beaucoup trouvent, dès l’abord, rébarbative ». J’ose espérer pouvoir en faire de même. Soyons honnêtes, la version initiale du document est ambitieuse.

Le document du Chantier des idées nous propose de nombreuses mesures dont je n’évoquerai, ici, que celles qui me semble être les deux plus importantes. D’une part, le principe de la globalisation des revenus. Il s’agit de prendre en considération l’ensemble des revenus, issus du travail ou issus du capital, et de les taxer indistinctement.

Certains nous diront que nous courons après les extrêmes avec ce type de mesure.

Nous leur répondrons simplement que nous réparons le passé, ce passé injustement brisé dans les années 1980 par un gouvernement libéral, similaire sur certains points à celui que nous connaissons aujourd’hui. D’autre part, le Chantier nous invite à penser un modèle précis d’impôt sur les grands patrimoines. Précis car les taux et les tranches sont déterminées.

Et là, aussi nous sommes prêts à répondre à ceux qui agiteraient l’épouvantail de la fuite des belges les plus nantis. Nous leur dirons avec respect et fermeté que considérer qu’un impôt supplémentaire de 0,4 % sur ce qui excède 1,25 millions d’euros de patrimoine n’est ni de la rage taxatoire ni un impôt confiscatoire. Il ne s’agit que d’une mesure destinée à une participation juste de tous aux besoins communs.

Deux propositions phares, vous disais-je. La Fédération Bruxelloise du Parti Socialiste ne s’est néanmoins pas limitée aux propositions faites et a apporté des améliorations sensibles au document de base. Je prendrai trois prismes pour l’illustrer : européen, interne et idéologique.

Du point de vue européen, tout d’abord. Notre Fédération et notre socialisme, ouvert sur le monde, se pense dans un cadre européen. A cet égard, Notre Fédération demande que les fameux GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – puissent faire l’objet d’une législation commune qui permettrait de les taxer dans l’état où ils réalisent un chiffre d’affaire et non dans le pays du siège du Groupe. Ensuite, du point de vue interne belge, notre Fédération demande que nous avancions rapidement sur la nécessité d’une taxe sur les transactions financières efficace.

Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons lutter contre les phénomènes d’évasion fiscale organisée et de shadow banking, dévastateurs pour nos comptes publics mais aussi pour ceux de nos voisins. Enfin, du point de vue idéologique, nous mettons un point d’honneur à penser le réel sur la base de notre idéal. Nous ne sommes pas opposés aux évolutions technologiques, nous ne sommes pas réfractaires à la modernité mais la modernité ne peut se concevoir au détriment du progrès et entraîner la destruction d’un tissu social fragile et fragilisé.

Nous demandons donc d’indiquer nettement, lorsque la technologie entraîne des pertes d’emplois ou précarise les emplois, qu’une cotisation sociale à la technologie soit due et qu’elle soit affectée à garantir les droits sociaux de ces travailleurs ou à financer entièrement la transition professionnelle des travailleurs menacés. Vous l’avez vu brièvement, la fiscalité nous a inspiré à concevoir ce monde juste auquel nous aspirons toutes et tous.

L’impôt est la condition d’une démocratie saine est apaisée et c’est donc pour vous parler de nos principes de démocratie que je vous vous laisse avec Jean Leclercq qui vous exposera les chapitres Libertés individuelles et Vivre ensemble.

40% des enfants bruxellois vivent dans la pauvreté ! #Act4Youth

40% des enfants bruxellois vivent dans la pauvreté ! #Act4Youth

Les enfants sont le groupe le plus vulnérable face à la détresse économique. Nous pensons qu’ils ne devraient pas subir les conséquences de la crise.

40% des enfants bruxellois vivent dans la pauvreté ! C’est INACCEPTABLE. 

NOUS EXIGEONS UNE GARANTIE PETITE ENFANCE 

Notre programme pour eux consiste à faire en sorte que tous les enfants d’Europe aient accès à des soins gratuits, une éducation gratuite, des garderies gratuites, un logement décent et une alimentation appropriée. Certains pensent que tout leur est acquis. Nous prenons pour notre part soin de rendre tout ceci réel.

Prenons l’exemple de Saint-Josse où le bourgmestre socialiste, Emir Kir, a instauré les garderies gratuites ! C’est dans ce sens que le combat doit continuer !

Nous pensons par ailleurs que l’Union Européenne s’engage à accroître le financement des programmes concernant la pauvreté de l’enfance. Nous souhaiterions un Fonds Européen spécifiquement destiné à ce sujet et avec un financement propre.

Une alternative est possible !

Une alternative est possible !

La génération européenne de demain a besoin de soutien aujourd’hui

16 novembre 2016 – Journée d’Action pour le Plan Jeunesse

 

Chaque génération voit l’Europe d’un œil différent. Pour la génération plus âgée qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, le projet européen était la garantie que la guerre n’éclaterait plus jamais sur le continent. Pour la génération suivante, l’Europe était une promesse de prospérité. Pour les générations qui ont grandi dans le bloc de l’Est, l’Europe a représenté l’accès à la liberté et l’espoir d’un avenir meilleur. Pour les personnes qui ont aujourd’hui entre 18 et 30 ans, l’Europe signifie austérité et faibles perspectives d’avenir. Comme nous avons pu le constater au cours des derniers mois, cette situation menace l’existence même de l’UE. Si nous voulons que tous les jeunes Européens se battent pour l’Europe, l’Europe doit alors travailler pour eux. Bien sûr, l’Europe signifie paix, mobilité transfrontalière et meilleures conditions de travail pour tous. Mais, pour les jeunes Européens, ce n’est rien comparé à l’effet dévastateur du chômage sur leur confiance en eux, à la douleur de voir leurs parents obligés de leur donner de l’argent de poche alors qu’ils ont déjà 28 ans, ou encore à la tristesse de ceux qui ont le mal du pays parce que le chômage les a contraints à quitter leur pays d’origine pour trouver du travail à l’étranger.

 

La seule façon de surmonter la crise du chômage des jeunes, la pauvreté et l’exclusion sociale en Europe est d’investir durablement dans les compétences et les chances de réussite des jeunes. C’est la raison pour laquelle la lutte pour des emplois de haute qualité et une solide protection sociale figure au sommet de l’agenda des socialistes et socio-démocrates européens, et que nous organisons le 16 novembre une Journée d’Action pour le Plan Jeunesse avec des campagnes et manifestations publiques à travers toute l’Europe. Notre campagne en faveur d’un Plan européen Jeunesse repose sur quatre piliers :

  • Aucun jeune ne devrait être laissé pour compte : nous demandons une Garantie Jeunes permanente, avec un financement renforcé de 20 milliards d’euros jusqu’en 2020.
  • Tous les jeunes devraient avoir accès à la culture : nous demandons la création d’un chèque-culture européen, une prime que les jeunes pourraient consacrer aux activités culturelles de leur choix.
  • L’éducation est au cœur de la cohésion de l’Europe : nous demandons un Erasmus pour tous, un système qui profite à tous les étudiants, y compris ceux issus de milieux moins favorisés, les élèves des lycées et des écoles professionnelles.
  • La pauvreté des enfants est inacceptable : nous demandons une Garantie européenne pour l’enfance afin que tous aient accès aux soins de santé, à l’éducation, à la garde des enfants, à un logement décent et à une alimentation appropriée.

 

Il est urgent d’agir. Prenons par exemple la garantie pour la jeunesse européenne, l’un de nos projets récents les plus fructueux. Notre famille politique a travaillé dur pour introduire cette garantie, qui a d’ailleurs connu un franc succès. Elle veille à ce que tous les jeunes de moins de 25 ans aient accès à un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue dans les quatre mois suivant la fin de leur scolarité ou leur perte d’emploi.

 

Après seulement trois années d’existence, 9 millions de jeunes ont déjà bénéficié de la garantie jeunesse et ont ainsi obtenu un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue. Avec un budget initial de 6,4 milliards d’euros, la garantie pour la jeunesse européenne a entraîné des changements structurels majeurs dans de nombreux États membres. Aujourd’hui, 1,4 millions de jeunes ne sont plus au chômage.

De toute évidence, ce programme est plus que jamais nécessaire. La crise du chômage des jeunes est loin d’être terminée. Un jeune Européen sur cinq est toujours au chômage, un tiers d’entre eux depuis plus d’un an. En cas de mesures d’austérité et de réductions de dépenses, les jeunes sont les premiers à perdre leur travail ou à se retrouver dans une situation d’emploi précaire.

L’expérience bruxelloise est elle aussi édifiante de résultats : Au 1er semestre 2016, plus de 3704 solutions (emplois, stages, formations) ont été offertes par Actiris, Bruxelles formation et le VDAB-Brussel pour les jeunes de moins de 25 ans. Plus de 6600 solutions ont été trouvées pour les moins de 30 ans.

Mais, alors qu’elle s’avère particulièrement indispensable, la Garantie Jeunes est menacée. Le budget initial est épuisé et la proposition européenne de financement jusqu’en 2020 représente une diminution de 75 % des fonds annuels disponibles pour la garantie pour la jeunesse.

Selon nous, cette logique à l’envers n’a aucun sens. Investir dans les compétences des jeunes est la seule façon de contrebalancer les effets désastreux des mesures d’austérité des années précédentes. Pour que la garantie pour la jeunesse devienne un élément permanent de la politique européenne de l’emploi et qu’elle fasse partie du modèle social européen, nous nous battons pour un financement continu de 20 milliards d’euros.

 

Pour garantir que l’Union européenne soit synonyme de prospérité pour les jeunes, l’investissement dans les compétences et dans l’inclusion sociale est crucial. Nous voulons faire de l’Europe un environnement propice aux jeunes, un lieu où chacun aura la chance de se rendre au travail chaque matin et d’en vivre décemment, un lieu où aucun enfant ne se couchera le ventre vide, un lieu où tous les jeunes pourront explorer leur propre culture et découvrir celle des autres, un lieu où tous auront la possibilité d’étudier à l’étranger. La jeunesse européenne mérite une Garantie Jeunes suffisamment financée, un Erasmus pour tous, un chèque-culture européen. Et les enfants européens méritent une Garantie européenne pour l’enfance.

La solidarité est le moteur des socialistes et démocrates européens. C’est pourquoi nous vous invitons tous à participer à notre Journée d’Action pour le Plan Jeunesse le 16 novembre. Venez soutenir les jeunes Européens !

CETA – Résistez à la pression ! L’appel des jeunes socialistes européens

CETA – Résistez à la pression ! L’appel des jeunes socialistes européens

CETA : La jeunesse socialiste européenne appelle ses dirigeants à résister aux pressions

Dans les rues, des milliers de citoyens ont manifesté contre la signature du CETA, le traité de libre-échange de nouvelle génération négocié entre l’Union européenne et le Canada. Ils étaient 15.000 à Bruxelles, 25.000 en Autriche et 320.000 en Allemagne. A quand remontait la dernière mobilisation d’une telle ampleur, avec la population représentée de façon aussi diverse et sur une question pourtant très technique ?

La jeunesse européenne revendique avec force son implication active dans les enjeux de société, nationaux comme européens. Elle exprime sa volonté de voir aboutir des projets porteurs d’espoir pour l’avenir, son avenir. Or, force est de constater que le CETA ne répond pas à ses espoirs.

A l’initiative d’une jeune socialiste de la Ville de Bruxelles, capitale de l’Europe, les jeunes socialistes européens lancent un cri d’alarme aux dirigeants issus de leur famille politique.

Le texte du CETA, tel qu’il existe actuellement, ne respecte pas les lignes rouges établies dans le respect des valeurs socialistes, qui consistent à :
• Préserver la capacité des États à légiférer et à réguler, sans menace permanente de sanctions financières;
• Marquer une ferme opposition à la clause de règlement des différends entre les investisseurs et l’État;
• Rejeter le recours aux listes négatives dans les accords de libre-échange;
• Refuser toute réduction des normes sanitaires et agro-alimentaires, au bénéfice de la santé publique et de l’intérêt des consommateurs;
• Assurer l’exclusion des services publics et d’intérêt général de toute marchandisation pour en préserver la qualité et la diversité;
• Respecter la transparence dans les négociations de tout accord de libre-échange, en impliquant et en informant davantage le Parlement européen, les Parlements nationaux et régionaux et la société civile;
• Inclure des normes sociales et environnementales contraignantes avec des mécanismes de contrôle et de sanction en cas de non-respect de ces normes;
• Protéger et promouvoir la diversité culturelle en faisant référence à la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles;
• Exiger le respect absolu de la protection des données et refuser tout abaissement du niveau des normes européennes et des lois nationales.

Ces balises minimales ne pourront pas être réglées par une simple déclaration de clarification ou tout autre appendice au traité à la portée juridique incertaine.

La Commission européenne exerce une pression injustifiable sur les gouvernements qui s’opposent au CETA. A ce jour, le Ministre-Président wallon, Paul Magnette, et le Chancelier autrichien, Christian Kern, à tout le moins ont fait des déclarations claires sur leurs intentions de bloquer ce traité. L’opposition n’est pas le fait d’un gouvernement isolé. Nous les encourageons à tenir bon et invitons tous les autres dirigeants progressistes à grossir les rangs de la résistance.

Les Socialistes n’ont pas à rougir des combats politiques qu’ils ont déjà menés sur la scène européenne, que ce soit contre la guerre en Irak en 2003, la Directive Services dite « Bolkenstein » en 2006, ou encore l’accord commercial anti-contrefaçon dit « ACTA » en 2012.

Il s’agit de se battre pour une autre Europe, qui réponde aux défis que la jeunesse et la société dans son ensemble rencontrent au quotidien. Les jeunes socialistes européens sont résolument en faveur d’une Europe sociale, juste sur le plan économique et fiscal, et qui permette à chacune et chacun de s’épanouir dans un environnement sain.

Signataires :
Delphine Houba
Jeune Socialiste de Bruxelles, à l’initiative de la carte blanche

Laura Slimani,
Présidente de YES (Young European Socialists)

Maxime Felon
Président des Jeunes socialistes (Belgique)

Aaron Ooms
Président des JongSocialisten (Belgique)

Julia Herr
Présidente des Jeunes Socialistes (Autriche)

Source traduite : http://guests.blogactiv.eu/2016/10/10/ceta-european-socialist-youth-calls-upon-its-leaders-to-resist-the-pressure/