Aujourd’hui, grâce à la sécurité sociale, la quasi-totalité de la population est protégée contre les aléas de la vie. Près de 99% des citoyens bénéficient des prestations de l’assurance maladie obligatoire ou de l’assistance médicale.
Pour le PS, une gestion optimale des soins passe par une porte d’entrée principale des patients dans le système de santé. A l’avenir, les patients seront incités à se référer en premier lieu au médecin généraliste. Lorsque cela s’avère nécessaire, le médecin généraliste orientera le patient vers le spécialiste.
Cette gestion optimale passe également par la promotion d’une société inclusive pour les personnes en perte ou en manque d’autonomie et qui nécessite d’agir sur toutes les composantes de la société (le logement, l’urbanisme, la mobilité, les services de santé et d’aide à la personne) à travers une politique globale et transversale.
Aux yeux des socialistes, il est indispensable que les aides à la personne et les structures qui les accompagnent évoluent vers des formules plus respectueuses du choix de vie de chacun. C’est notamment le cas des aînés : il n’existe pas une seule façon de vieillir, mais de multiples façons de vivre.
C’est également le cas des personnes souffrant d’un handicap mental léger ou sévère.
Pour le PS, chaque personne en perte ou en manque d’autonomie doit avoir la garantie d’accéder à un logement adapté, de se déplacer dans un espace public repensé (la ville, le quartier), de bénéficier des services et d’aides à la personne, etc. Il est primordial de veiller à l’accessibilité géographique des services et des lieux de soins, mais aussi des commerces, des loisirs,….
La construction de logements adaptés à tous les âges de la vie soutiendra une vision solidaire de la société de demain. Et ce thème de la perte d’autonomie nous amène naturellement à nous pencher sur la situation des aidants proches.
Aujourd’hui, environ 860.000 personnes en Belgique apportent leur aide à un parent, un enfant, un conjoint, un proche en perte ou en manque d’autonomie. Ce sont les « aidants proches ». Une aide doit leur être apportée concernant l’aménagement de leur habitation, afin de leur permettre d’y accueillir un membre de leur famille en perte d’autonomie.
Cette protection sociale spécifique doit s’accompagner de formules de soutien de ces aidants afin de les soulager à certains moments dans la réalisation de certaines tâches, de manière à éviter leur épuisement physique ou psychique. Par ailleurs, un investissement massif dans la prévention et la promotion de la santé doit être réalisé.
Les actions de prévention et de promotion de la santé permettent d’éviter l’apparition de maladies ou, à tout le moins, de réduire leur fréquence ou leur durée.
Pourtant, aujourd’hui, moins de 2% des dépenses globales affectées à la santé sont consacrées à la prévention et à la promotion de la santé. La politique sanitaire belge reste presque exclusivement centrée sur le curatif. Pour le PS, le bénéfice des traitements épargnés doit être réinvesti dans la prévention et la promotion de la santé. Nous voulons ainsi créer un cercle vertueux de la politique de santé conduisant à une amélioration sans cesse croissante du bien-être des citoyens. Des cellules spécifiquement dévolues à la promotion de la santé et au bien-être se déploieront dans chaque entité communale pour être au plus près des besoins et des spécificités des habitants.
Dans la perspective progressiste souhaitée par le PS, la télé-médecine est un instrument utile pour améliorer l’accessibilité pour tous aux soins de santé. Ainsi, l’utilisation de la télé-médecine doit être favorisée dans les zones isolées, où les pénuries d’offre médicale sont aiguës. Dans ces zones où, aujourd’hui, on constate l’absence de médecins, l’installation de postes de télé-médecine présente un réel intérêt.
La télémédecine doit être développée dans le domaine du maintien à domicile des personnes âgées et/ou en perte d’autonomie. Par ailleurs, il est fondamental pour le PS d’améliorer l’encadrement du malade en période de soins (une aide sociale et administrative doit être organisée) ainsi que de mettre en place un service performant d’aide à domicile pour enfants malades qui ne soit pas liée à une assurance complémentaire. Le citoyen doit pouvoir accéder à des médicaments innovants à des prix abordables.
L’accès à la santé des citoyens est un droit fondamental de tout être humain. Les médicaments essentiels à la santé doivent donc être considérés comme des biens publics et devraient être traités comme tels. Ils sont pourtant développés, produits et commercialisés par des entreprises privées avec des objectifs de rentabilité souvent en opposition avec les objectifs de santé publique et d’intérêt général.
Les coûts exorbitants des traitements (minimum 40.000€ par patient pour l’hépatite C et souvent plus de 100.000€ par patient pour l’oncologie) sont dus aux marges bénéficiaires importantes exigées par l’industrie pharmaceutique, souvent en situation de monopole, et par les dépenses en marketing des firmes pour imposer leurs nouveaux médicaments.
- Une orientation de la recherche vers les besoins médicaux de la population est insuffisante ou inexistante. En effet, un découplage des activités de recherche et de production pour certains médicaments doit être réalisée pour sortir d’une logique de rentabilité et de profits comme seuls objectifs poursuivis.
- La création d’un fonds européen pour le financement de l’innovation permettrait de regrouper les ressources des Etats européens.
Camarades,
Si l’on peut se féliciter de la large couverture dont nous bénéficions en matière de sécurité sociale, nous ne devons pas pour autant oublier une autre réalité : les inégalités en matière de santé persistent. De trop nombreux patients – jusqu’à 22% à Bruxelles – reportent la visite chez le médecin pour des raisons financières.
La contribution personnelle des patients s’élève à près de 18% des dépenses totales de santé. C’est trop élevé. L’accessibilité financière aux soins de santé ne devrait jamais être compromise parce qu’un patient ne peut pas payer sa contribution personnelle. C’est un défi que veut relever le PS. C’est pourquoi la proposition 111, sur laquelle un vote vous sera demandé, suggère l’accès aux soins de santé de base pour tous.
Aujourd’hui, malgré les interventions prévues dans le cadre de l’assurance soins de santé, certaines personnes renoncent à se rendre chez le médecin ou chez le dentiste car elles ne peuvent payer la consultation ou assumer le coût du traitement à suivre.
Pour les socialistes, une telle situation n’est pas tolérable. La santé est le bien le plus précieux dont chacun dispose. L’accès à la santé doit être garanti à tous.
Les socialistes veulent en priorité agir sur le coût de la consultation. Chez nous, la mutuelle rembourse une partie importante de la consultation médicale. Mais le patient fait face à deux difficultés. La première, c’est qu’il doit avancer la somme nécessaire au paiement des honoraires du médecin, avant de se faire rembourser par sa mutuelle.
Deuxième écueil : le remboursement par la mutuelle ne couvre pas la totalité du coût de la consultation. Il reste une part financière à charge du patient après le remboursement de l’assurance maladie.
Pour garantir à chaque citoyen la possibilité de se soigner lorsqu’il en a besoin, le PS met en débat deux pistes :
- Première piste: les consultations de médecine générale, de dentisterie générale et de psychologie générale, seront totalement prises en charge par l’assurance maladie obligatoire. Le patient ne déboursera rien pour ces consultations : la mutuelle prendra en charge le paiement de la consultation et elle sera elle-même remboursée de l’intégralité de la consultation par l’assurance maladie.
- Deuxième piste: le patient prendra à sa charge une faible quote-part, à valeur symbolique, de l’ordre d’un ou deux euros par consultation. Cette option rencontre la demande de ceux qui estiment qu’une forme de conscientisation du patient reste nécessaire.
Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’une invitation à « consommer davantage », mais à mieux utiliser les services. La gratuité ou la quasi-gratuité a pour finalité d’apporter plus d’égalité dans l’accès aux soins et d’atteindre ainsi une réelle couverture universelle.