Solidarité avec les travailleurs de Carrefour Belgique !

Solidarité avec les travailleurs de Carrefour Belgique !

La Fédération socialiste bruxelloise est scandalisée par l’annonce de restructuration du groupe Carrefour Belgique. 
1233 travailleurs qui seront potentiellement impactés par ces mesures !
L’histoire semble être un tragique éternel recommencement…
Souvenez-vous, septembre 2016, l’annonce choc de la fermeture du site Caterpillar à Gosselies a plongé dans l’émoi et la tristesse la Belgique entière. 
Et Comment ne pas penser aux travailleurs d’ING, d’AXA, de Blokker, de RTL,… ? Janvier 2018, les faits se répètent.  Mais que faire concrètement ?  Après les beaux discours du Premier Ministre et du Ministre de l’Emploi en 2015, où sont passés les actes ? 
Le Gouvernement fédéral n’a pas mis le temps à profit pour réformer la loi Renault afin d’interdire les licenciements boursiers, et aujourd’hui, nous pouvons constater que de nouveaux travailleurs, de nouvelles familles se demandent ce qui adviendra de leurs emplois et de leur futur.
La proposition de loi du Groupe PS la Chambre était pourtant la solution afin que ce genre de drame ne se reproduise plus : une interdiction pure et simple des licenciements boursiers.  Mais le Gouvernement fédéral n’en a eu que faire. 
Nous ne pouvons pourtant pas rester à nouveau immobiles face à cette catastrophe sociale. 
Les grosses entreprises ont tendance à oublier que l’humain est le socle de leur pérennité. 
Carrefour parle de rationalisation, de simplification des « process », d’économie digitale, de grands mots pour dire simplement : « travailleurs, votre emploi est menacé ». 
La Fédération bruxelloise socialiste et sa présidente Laurette Onkelinx souhaitent manifester toute leur solidarité à ces travailleurs et à leurs familles.
#idéesPS – Sécurité sociale – Dominique De Vos

#idéesPS – Sécurité sociale – Dominique De Vos

Protections sociales, moyen de lutter contre la pauvreté et redistribuer les revenus de manière plus équitable

Rapport par Dominique De Vos

La sécurité sociale, et plus largement la protection sociale, a fondé le mouvement ouvrier du 19 eme siècle et reste , aujourd’hui plus que jamais, ancré au cœur du socialisme, du syndicalisme et de toutes les gauches. Elle ne peut être dissociée du travail , des conditions de travail sur lesquelles , elle se greffe naturellement.

Si elle est un rempart contre les aléas de la vie professionnelle , filet de sauvegarde que beaucoup nous envie, son efficacité doit être remise en question lorsqu’elle ne protège plus ou pas suffisamment, ceux qui y contribuent.

Les propositions de ce chapitre se liront, se combineront avec celles relatives à l’emploi et à l’économie.

  1. La majorité des allocations minimales de sécurité sociale sont inférieures au seuil de pauvreté (1115 euros /mois pour une personne isolée). Nous proposons d’accorder des prestations de sécurité sociale au niveau de 110 % du seuil de pauvreté et les allocations d’assistance au dessus du seuil de pauvreté .Pour éviter des pièges à l’emploi, il est nécessaire d’augmenter parallèlement le salaire minimum
  2. Un bonus social généralisé serait octroyé à tous les travailleurs , dont les revenus n’atteindraient pas au moins 110% du seuil de pauvreté, après enquête sur les revenus donc.

Le financement, le risque de dissuasion du travail et d’encouragement les employeurs à diminuer les salaires, le régime social et fiscal doivent être préalablement étudiés en profondeur afin de donner à cette proposition les ailes de son ambition .

  1. L’individualisation des droits en sécurité sociale , monstre du loch ness , devient enfin une priorité . Il s’agit de remplacer les droits dérivés ( prestation sociale accordé à un individu sur base d’un lien de parenté, d’alliance ou de cohabitation avec un autre individu adulte qui dispose de droits propres )par des droits propres , acquis personnellement sur base du travail. Pour préserver la cohérence, Il est indispensable d’opérer cette réforme dans toutes les branches de la sécurité sociale sachant que les modalités seront très différentes. Il va de soi que la réforme ne pourra se faire que progressivement , par cohortes d’âges en commençant pas une information des plus jeunes générations.

Il est tout aussi fondamental de réaffecter les marges financières qui peuvent en découler dans la branche pension , au relèvement des pensions les plus faibles …

  1. Accorder de nouveaux droits

Aux indépendants ; nous soutenons la demande des indépendants d’égaliser leur sécurité sociale au niveau des salariés …..mais dans leur propre régime qui doit prendre en charge le financement . A ce propos , encourageons la révision des modalités de solidarité du statut social des indépendants, vers une progressivité des cotisations versées au statut social des indépendants .

 

Aux travailleurs dans des contrats précaires ou atypiques : pourquoi ne ferait-on pas contribuer un peu plus les employeurs bénéficiant de la flexibilité des types de contrats et des conditions de travail par une cotisation sociale pour tout emploi à temps réduit , intérimaire , hors CDI ? Rappelons nous les cotisations spécifiques prélevées sur les prépensions des années 80 …..

  1. Les conditions d’octroi originelles des allocations de sécurité sociale doivent être respectées et non suspendues à des aléas économiques et budgétaires. Ainsi une allocation de chômage ne doit pas être conditionnée par le marché du travail ni à une situation de cohabitation Ne biaisons pas avec la responsabilité des autorités publiques dans l’accompagnement actif et efficace du demandeur d’emploi dans sa recherche de réinsertion sur le marché du travail .
  2. Afin d’assurer aux bénéficiaires leurs droits , les moyens informatique et les bases de données publiques devraient examiner d’initiatives et automatiquement les droits d’allocations d’assistance aux éventuels bénéficiaires comme cela se fait déjà pour la plupart des droits de sécurité sociale . Associer les partenaires sociaux le cas échéant.
  3. pension

Il n’y a pas lieu d’alarmer la population avec des discours de Cassandre : l’augmentation du coût du viellissement reste inférieure a l’évolution positive du PIB . Les pensions pourraient être payées si la volonté politique existait. Si le budget de la sécurité sociale attaqué de toutes part faut-il le rappeler, ne le permettait plus, pourquoi ne pas affecter une partie des recettes fiscales provenant des revenus du capital à la préservation , la consolidation de nos pensions ?.

Rétablir l’âge normal de la pension à 65 ans  comme le demande les syndicats ? Je plaiderais davantage pour la constitution de droits complétant nos carrières et acquérir ainsi des prestations suffisantes ou, le cas échéant, prétendre à une anticipation légitime ( pour travaux pénibles par exemple ) En d’autres termes alllongeons les carrières par des mécanisme de prises en compte des diplômes , périodes assimillées , de régularisation volontaires , etc .

  1. L’allocation de remplacement des revenus des personnes handicapées au sein de la securité sociale devrait être accordée de manière automatique , moyennant le respect d’un plafond .

L’ allocation d’intégration pour frais supplémentaires en raison du handicap , devrait , elle , ête accordée automatiquement moyennant le respect d’un plafond de revenus réels du bénéficiaire.

  1. Les employeurs de travailleurs en situation de maladie ou de handicap devraient proposer des aménagements raisonnables pour les maintenir dans leur milieu de travail et les aider à faire face aux difficultés de soins, de réhabilitation , offrir des possibilités de reclassement.
  2. Pour réaliser les propositions 101 , 102, 108 , il nous faudra une financement voire un refinancement solide de la sécurité sociale. On sort d’une loi de définancement …Compter sur l’augmentation des salaires est peut-être optimiste , revenir sur les réductions de charges même avec emplois compensatoires , encore plus ….Pourquoi ne pas faire appel aux revenus du capital ? via une CSG ? Mais , encore une fois , affecter à la sécu !!

En tout cas , l’équilibre entre sources provenant des cotisations sociales et les recettes fiscales s’impose pour légitimer la gestion paritaire à long terme.   N’abandonnons l’objectif de faire contribuer les employeurs à la solidarité générale et …….à la paix sociale en fin de compte .

#IdéesPS – Discours Laurette Onkelinx

#IdéesPS – Discours Laurette Onkelinx

Qu’est ce qui nous pousse à militer, à nous engager, à prendre du temps sur nos loisirs, sur nos plaisirs, sur notre vie,

Qu’est ce qui nous pousse à continuer la lutte, à refuser le repli égoïste

Qu’est ce qui nous pousse à aimer, à aimer ce parti, notre parti, à l’aimer malgré ses écarts parfois ou ses erreurs de cheminement,

Pourquoi a-t-on le socialisme chevillé aux tripes, pourquoi nous fait il vibrer et lever le poing au moindre appel de l’Internationale ?

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La laïcité, un gros mot ? Les libertés individuelles – discours de Jean Leclercq

La laïcité, un gros mot ? Les libertés individuelles – discours de Jean Leclercq

Dans le cadre du Chantier des idées du Parti socialiste, notre Fédération a soumis le rapport final du Parti socialiste à ses membres, les appelant à apporter leurs modifications  et amendements. Nous avons reçu près de 1000 amendements. En guise de deuxième étape, chacune de nos sections fut représentée par un délégué pour défendre les amendements à  la Fédération. A l’issue de cette concertation, plus de 400 amendements ont été acceptés et accepté par l’ensemble de la Fédération, en Congrès. A l’occasion de ce Congrès, chacun des délégués a pris la parole pour présenter leur thématiques respectives. Les questions de laïcité et de libertés individuelles, ont été abordées par Jean Leclercq. Retrouvez son intervention ci-dessous :

Nos travaux se sont passés dans une ambiance très constructive, avec un assentiment de fond sur l’esprit des propositions qui remontaient des Sections de la Fédération bruxelloise. Pas la moindre division entre nous, mais plutôt le sentiment puissant que nous voulons redire notre attachement à ces grands principes qui nous émancipent et doivent nous réunir :

  • la quête de l’égalité,
  • celle de la liberté et de la solidarité, mais aussi
  • l’orientation de la puissance publique vers le bien de tous.

Sur la laïcité, je pourrais vous résumer tout, en cette seule phrase de Jean Jaurès devant la Chambre des Députés, en janvier 1910, au sujet de la démocratie, dont Jaurès disait que, par elle et avec elle, « c’est une idée admirable d’avoir proclamé que, dans l’ordre politique et social d’aujourd’hui, il n’y a pas d’excommuniés, il n’y a pas de réprouvés ». Mais je dois quand même détailler nos réflexions. En effet, vous l’aurez remarqué, nous avons beaucoup amendé la Proposition sur la laïcité. Nous ne sommes pas naïfs bien sûr et nous savons tous que ce beau mot a été et est dénaturé par des extrémistes et des porteurs de haine. Et que font ces ennemis de la laïcité ? En fait, ils font la guerre aux religions avec la laïcité… Eh bien, faire cela n’est pas laïque et revient à être dogmatique. Dans notre réécriture de la proposition du Parti, nous avons donc redit combien la laïcité est un principe d’union.

Nous avons redit, de façon plus positive et constructive, que la laïcité, devant les religions et les croyances, permet de mettre en œuvre, à leur égard, un rapport juste et équidistant de l’État, en sorte d’assurer le droit fondamental – mais qui n’est pas absolu – de la liberté religieuse de chacun.e. Nous avons aussi rappelé que la laïcité signifie l’obligation de primauté absolue de la loi civile et corollairement la supériorité du prescrit civil sur le prescrit religieux.

Pour nous, la laïcité nous donne de faire en sorte que soient refusées les ingérences et les interférences d’une quelconque religion, dans les sphères réservées à l’expression de l’autorité de l’État. Voilà pourquoi, nous sommes favorables à cette consécration de la « laïcité de l’État » dans un préambule de la Constitution. Enfin, nous avons aussi pensé devoir redire que l’idéal républicain est dans l’ADN de la Gauche, au nom de l’égalité et du respect de la destinée de chacun d’entre nous.

Voici le texte que nous avons soutenu : 

La laïcité est un principe fondateur de toute démocratie. Malheureusement, elle est souvent mal comprise ou mal défendue, en sorte qu’elle n’est plus au service de la pacification sociale. Le PS refuse de verser dans ces compréhensions détournées et haineuses de la laïcité car elles la défigurent et la bafouent, alors qu’elle est un des fondamentaux de la Gauche.

Pour les socialistes, il est dès lors important de réaffirmer l’urgence d’avoir une compréhension positive et constructive de la laïcité parce qu’elle est garante de la cohésion sociale, qu’elle libère, qu’elle émancipe et qu’elle traite chaque citoyen.ne de façon égale.

Le PS entend aussi rappeler que la laïcité n’est jamais à comprendre comme une opposition aux religions et aux convictions, pire à un combat contre celles-ci. Elle met plutôt en œuvre, à leur égard, un rapport juste et équidistant de l’État, en sorte d’assurer le droit fondamental – mais pas absolu – de la liberté religieuse de chacun.e. Car, de fait, il y a une obligation de l’État de garantir le respect de la liberté de conscience et de culte, au gré d’un principe d’action neutre et neutralisé, en matière de traitement équidistant des convictions dites « philosophiques ». Le PS rappelle aussi que la laïcité, en tant que principe démocratique, signifie l’obligation de primauté absolue de la loi civile et corollairement la supériorité du prescrit civil sur le prescrit religieux.

De cette façon, la laïcité permet de s’assurer et de faire en sorte que soient refusées les ingérences et les interférences d’une quelconque religion, en ce compris dans ses expressions théologiques, sur/dans l’État et sur/dans les sphères réservées à l’expression de son autorité publique, au nom de la stricte indépendance de l’État.

Le PS veut donc œuvrer en faveur d’une compréhension heureuse et émancipatrice de la laïcité. Il rappelle ainsi que la laïcité est aussi un moyen de mettre à l’œuvre le respect rigoureux et effectif de l’égalité entre les femmes et les hommes, tel que le PS le demande dans sa Proposition 84. La laïcité nous rend donc pleinement citoyen.ne.s. Le PS demande l’inscription de la laïcité de l’Etat dans un préambule la Constitution. Ce principe permettra un renforcement des normes juridiques inhérentes à la laïcité, en tant qu’elle est justement garante de la liberté et de l’égalité des individus. La consécration de ce principe dans la Constitution permettra d’assurer la protection des individus contre toutes les formes du prosélytisme insistant, agressif ou intrusif et l’interdiction, hormis les exceptions de conscience prévues par la loi, de se soustraire à une obligation légale pour motif religieux.

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Nous aussi avons redit l’urgence d’une politique d’égalité dans tous les domaines, pour lutter contre les discriminations et surtout en apportant des alternatives fortes en matière de « gendermainstreaming »! Nous demandons l’application stricte de la législation relative à l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Nous demandons que le congé de maternité soit rémunéré à 100% et que le congé de paternité soit élargi d’un mois, qu’il soit obligatoire, non-transférable et rémunéré à 100%.

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Nous demandons la sortie de l’IVG du Code pénal et sa reconnaissance comme un droit fondamental des femmes à la santé et l’autodétermination. Nous voulons aussi que soient levées toutes les conditions autres que celles du délai (détresse, etc.), en matière d’IVG, car celles-ci sont trop subjectives. Et nous avons aussi amendé en sorte que le PS se positionne contre la reconnaissance d’un statut de l’embryon non viable et pour que le Parti dise qu’il soutient la formation et le contenu du cursus des futurs médecins, en matière de pratique d’IVG.

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Dans la lutte contre les propos haineux, nous proposons la mise en place d’un module (comparable aux formations EVRAS) de formation spécifique aux usages éthiques, critiques et citoyens de l’usage d’internet et des nouvelles technologies.

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En matière de politique migratoire, nous redisons qu’elle doit se mener façon solidaire et hospitalière, jamais sans le respect de la dignité. Il est, pour nous, inadmissible de considérer que le maintien d’un titre de séjour, pour une femme ou un homme ayant subi des violences conjugales suite à son arrivée sur le territoire, soit soumis obligatoirement à une condition de ressources suffisantes. Il est encore inadmissible que des hommes et femmes sans capacité économique évolutive – pensionnés, personnes handicapées – ne puissent envisager l’amour au-delà des frontières belges, en raison de l’imposition d’un niveau de ressources que même certains travailleurs peinent à atteindre. Nous disons aussi qu’il est inadmissible que l’accès universel aux soins de santé puisse être conditionné à un quelconque document d’identité.

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Pour les droits des personnes transgenrées et intersexuées, nous appelons vraiment à un changement des mentalités et des regards aussi. Nous voulons une politique audacieuse en matière d’enregistrements civils et nous demandons explicitement la mention d’un genre « neutre ». Nous demandons aussi une politique forte et ferme en faveur de l’interdiction de l’assignation sexuelle forcée sur les enfants intersexué.e.s. Nous demandons également les mêmes règles de filiation entre les couples hétéros et les couples homos, en les mettant sur un même pied d’égalité.

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Et pour la GPA, nous avons voulu rendre le texte plus positif pour que le débat reste serein, positif et constructif. Il faut une législation équilibrée pour toutes les parties, au nom de cette stricte et véritable égalité des hommes et des femmes, mais aussi pour faire en sorte que cette pratique altruiste ne soit pas réservée à une élite mais qu’elle puisse rencontrer chaque individu dans sa quête de bonheur.

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Enfin, en matière de protection des données personnelles, nous voulons aller contre les dérives de la marchandisation des données, pour protéger notre vie privée et aussi la sécurité nationale. Une agence devrait garantir une possibilité de recours individuel quant à l’accès, la modification, ou la suppression des données collectées par les GAFA à l’échelle individuelle, autrement dit consacrer un droit à l’oubli. Voilà ce que l’on pouvait dire sur ce chapitre qui a fait l’objet d’une unanimité quant aux amendements proposés.

La fiscalité au service d’un monde plus juste – un discours de Lara Thomès & Khalil Aouasti

La fiscalité au service d’un monde plus juste – un discours de Lara Thomès & Khalil Aouasti

Nous avons, pourtant, la chance et l’honneur de compter dans nos rangs bruxellois, un vice-président de fédération et chef de groupe au Parlement fédéral qui, pour paraphraser un célèbre professeur de droit constitutionnel « provoque des déclics d’intérêt et qui, en un mot comme en cent, essaye de nous faire aimer une matière que beaucoup trouvent, dès l’abord, rébarbative ». J’ose espérer pouvoir en faire de même. Soyons honnêtes, la version initiale du document est ambitieuse.

Le document du Chantier des idées nous propose de nombreuses mesures dont je n’évoquerai, ici, que celles qui me semble être les deux plus importantes. D’une part, le principe de la globalisation des revenus. Il s’agit de prendre en considération l’ensemble des revenus, issus du travail ou issus du capital, et de les taxer indistinctement.

Certains nous diront que nous courons après les extrêmes avec ce type de mesure.

Nous leur répondrons simplement que nous réparons le passé, ce passé injustement brisé dans les années 1980 par un gouvernement libéral, similaire sur certains points à celui que nous connaissons aujourd’hui. D’autre part, le Chantier nous invite à penser un modèle précis d’impôt sur les grands patrimoines. Précis car les taux et les tranches sont déterminées.

Et là, aussi nous sommes prêts à répondre à ceux qui agiteraient l’épouvantail de la fuite des belges les plus nantis. Nous leur dirons avec respect et fermeté que considérer qu’un impôt supplémentaire de 0,4 % sur ce qui excède 1,25 millions d’euros de patrimoine n’est ni de la rage taxatoire ni un impôt confiscatoire. Il ne s’agit que d’une mesure destinée à une participation juste de tous aux besoins communs.

Deux propositions phares, vous disais-je. La Fédération Bruxelloise du Parti Socialiste ne s’est néanmoins pas limitée aux propositions faites et a apporté des améliorations sensibles au document de base. Je prendrai trois prismes pour l’illustrer : européen, interne et idéologique.

Du point de vue européen, tout d’abord. Notre Fédération et notre socialisme, ouvert sur le monde, se pense dans un cadre européen. A cet égard, Notre Fédération demande que les fameux GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – puissent faire l’objet d’une législation commune qui permettrait de les taxer dans l’état où ils réalisent un chiffre d’affaire et non dans le pays du siège du Groupe. Ensuite, du point de vue interne belge, notre Fédération demande que nous avancions rapidement sur la nécessité d’une taxe sur les transactions financières efficace.

Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons lutter contre les phénomènes d’évasion fiscale organisée et de shadow banking, dévastateurs pour nos comptes publics mais aussi pour ceux de nos voisins. Enfin, du point de vue idéologique, nous mettons un point d’honneur à penser le réel sur la base de notre idéal. Nous ne sommes pas opposés aux évolutions technologiques, nous ne sommes pas réfractaires à la modernité mais la modernité ne peut se concevoir au détriment du progrès et entraîner la destruction d’un tissu social fragile et fragilisé.

Nous demandons donc d’indiquer nettement, lorsque la technologie entraîne des pertes d’emplois ou précarise les emplois, qu’une cotisation sociale à la technologie soit due et qu’elle soit affectée à garantir les droits sociaux de ces travailleurs ou à financer entièrement la transition professionnelle des travailleurs menacés. Vous l’avez vu brièvement, la fiscalité nous a inspiré à concevoir ce monde juste auquel nous aspirons toutes et tous.

L’impôt est la condition d’une démocratie saine est apaisée et c’est donc pour vous parler de nos principes de démocratie que je vous vous laisse avec Jean Leclercq qui vous exposera les chapitres Libertés individuelles et Vivre ensemble.

Vers un monde global et régulé – discours de Delphine Houba

Vers un monde global et régulé – discours de Delphine Houba

Il tenait à cœur aux représentants des sections participants à la Commission de résolution de souligner l’importance de l’internationalisme pour les socialistes. Ce n’est pas tout de chanter l’Internationale, c’est aussi important de la faire ! Et nous n’avons certainement pas à en rougir quand on voit la force de l’action commune, dont l’ONG Solidarité socialiste fait partie.

La réalité du contexte international, aujourd’hui, c’est quoi ? Nous vivons dans un monde globalisé et multipolaire. Ce n’est pas quelque chose de lointain et d’abstrait : ce monde a des impacts directs sur notre quotidien.

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Force était de constater l’absence de propositions regroupées sous un titre « international » permettant de visibiliser cette thématique. A la suite des discussions, la Fédération bruxelloise propose dès lors l’ajout d’un nouveau chapitre intitulé « Un monde global et régulé »La vision défendue dans ce nouveau chapitre est celle d’un modèle de développement qui soit juste et qui se place dans un monde en paix.

Cette vision est déclinée à travers deux axes :

  • Réduire les inégalités, ce qui passe par un commerce mondial solidaire, la défense de la souveraineté alimentaire, l’annulation des dettes souveraines, le soutien à un meilleur accès à l’éducation et des politiques d’aide au développement mieux pensées.
  • Mener une politique étrangère conforme à nos valeurs, ce qui se traduit par un contrôle démocratique sur l’action extérieure, le soutien au multilatéralisme pour construire la paix, la sortie du nucléaire militaire et, enfin, la restriction du commerce des armes.

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Je peux illustrer ces combats à travers l’approche adoptée en faveur d’un commerce mondial solidaireLe PS s’est battu aux côtés de la société civile pour défendre des lignes rouges face au CETA, l’accord entre l’UE et le Canada. Et le combat n’est pas fini, tant pour le CETA que pour les autres accords du même type qui vont suivre… La Déclaration de Namur, portée par Paul Magnette, défend que la politique commerciale européenne doit s’engager sur la voie d’un changement total de paradigme.

En tant que socialistes, nous soutenons un tout autre commerce. Un commerce conçu dans le sens où l’économie est mise au service de nos ambitions en matière sociale et environnementale, et pas le contraire ! L’ONU travaille actuellement sur un projet de traité contraignant portant sur le respect des droits humains par les entreprises. La catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh est là pour nous rappeler l’urgence d’avoir des instruments de ce type.

Il en va aussi du respect de notre fonctionnement démocratique ! Les mandats de négociation doivent être soumis à des procédures de contrôle parlementaire. Et non, nous n’avons pas envie que nos lois soient lues par un autre pays – tout partenaire commercial qu’il soit – avant de pouvoir les adopter !

***

L’actualité nous ramène aujourd’hui à d’autres enjeux. Après Lux Leaks, Panama Papers et bien d’autres affaires, un nouveau scandale vient d’éclater avec les Paradise Papers. Vous trouvez normal, vous, qu’une grosse multinationale paie moins d’impôts qu’une PME bruxelloise ? Non, évidemment !La bonne nouvelle, c’est que les socialistes ont des idées pour défendre plus de justice fiscale au niveau européen et international, notamment à travers la mise en place d’une réelle transparence  en la matière et l’interdiction des accords secrets. Ces idées sont également développées au niveau belge.

 

Vers des consultations de médecine générale – gratuites ? Osons dire OUI! Discours d’Halima Amrani

Vers des consultations de médecine générale – gratuites ? Osons dire OUI! Discours d’Halima Amrani

Aujourd’hui, grâce à la sécurité sociale, la quasi-totalité de la population est protégée contre les aléas de la vie. Près de 99% des citoyens bénéficient des prestations de l’assurance maladie obligatoire ou de l’assistance médicale.

Pour le PS, une gestion optimale des soins passe par une porte d’entrée principale des patients dans le système de santé. A l’avenir, les patients seront incités à se référer en premier lieu au médecin généraliste. Lorsque cela s’avère nécessaire, le médecin généraliste orientera le patient vers le spécialiste.

Cette gestion optimale passe également par la promotion d’une société inclusive pour les personnes en perte ou en manque d’autonomie et qui nécessite d’agir sur toutes les composantes de la société (le logement, l’urbanisme, la mobilité, les services de santé et d’aide à la personne) à travers une politique globale et transversale.

Aux yeux des socialistes, il est indispensable que les aides à la personne et les structures qui les accompagnent évoluent vers des formules plus respectueuses du choix de vie de chacun. C’est notamment le cas des aînés : il n’existe pas une seule façon de vieillir, mais de multiples façons de vivre.

C’est également le cas des personnes souffrant d’un handicap mental léger ou sévère.

Pour le PS, chaque personne en perte ou en manque d’autonomie doit avoir la garantie d’accéder à un logement adapté, de se déplacer dans un espace public repensé (la ville, le quartier), de bénéficier des services et d’aides à la personne, etc. Il est primordial de veiller à l’accessibilité géographique des services et des lieux de soins, mais aussi des commerces, des loisirs,….

La construction de logements adaptés à tous les âges de la vie soutiendra une vision solidaire de la société de demain. Et ce thème de la perte d’autonomie nous amène naturellement à nous pencher sur la situation des aidants proches.

Aujourd’hui, environ 860.000 personnes en Belgique apportent leur aide à un parent, un enfant, un conjoint, un proche en perte ou en manque d’autonomie. Ce sont les « aidants proches ». Une aide doit leur être apportée concernant l’aménagement de leur habitation, afin de leur permettre d’y accueillir un membre de leur famille en perte d’autonomie.

Cette protection sociale spécifique doit s’accompagner de formules de soutien de ces aidants afin de les soulager à certains moments dans la réalisation de certaines tâches, de manière à éviter leur épuisement physique ou psychique. Par ailleurs, un investissement massif dans la prévention et la promotion de la santé doit être réalisé.

Les actions de prévention et de promotion de la santé permettent d’éviter l’apparition de maladies ou, à tout le moins, de réduire leur fréquence ou leur durée.

Pourtant, aujourd’hui, moins de 2% des dépenses globales affectées à la santé sont consacrées à la prévention et à la promotion de la santé. La politique sanitaire belge reste presque exclusivement centrée sur le curatif. Pour le PS, le bénéfice des traitements épargnés doit être réinvesti dans la prévention et la promotion de la santé. Nous voulons ainsi créer un cercle vertueux de la politique de santé conduisant à une amélioration sans cesse croissante du bien-être des citoyens. Des cellules spécifiquement dévolues à la promotion de la santé et au bien-être se déploieront dans chaque entité communale pour être au plus près des besoins et des spécificités des habitants.

Dans la perspective progressiste souhaitée par le PS, la télé-médecine est un instrument utile pour améliorer l’accessibilité pour tous aux soins de santé. Ainsi, l’utilisation de la télé-médecine doit être favorisée dans les zones isolées, où les pénuries d’offre médicale sont aiguës. Dans ces zones où, aujourd’hui, on constate l’absence de médecins, l’installation de postes de télé-médecine présente un réel intérêt.

La télémédecine doit être développée dans le domaine du maintien à domicile des personnes âgées et/ou en perte d’autonomie. Par ailleurs, il est fondamental pour le PS d’améliorer l’encadrement du malade en période de soins (une aide sociale et administrative doit être organisée) ainsi que de mettre en place un service performant d’aide à domicile pour enfants malades qui ne soit pas liée à une assurance complémentaire. Le citoyen doit pouvoir accéder à des médicaments innovants à des prix abordables.

L’accès à la santé des citoyens est un droit fondamental de tout être humain. Les médicaments essentiels à la santé doivent donc être considérés comme des biens publics et devraient être traités comme tels. Ils sont pourtant développés, produits et commercialisés par des entreprises privées avec des objectifs de rentabilité souvent en opposition avec les objectifs de santé publique et d’intérêt général.

Les coûts exorbitants des traitements (minimum 40.000€ par patient pour l’hépatite C et souvent plus de 100.000€ par patient pour l’oncologie) sont dus aux marges bénéficiaires importantes exigées par l’industrie pharmaceutique, souvent en situation de monopole, et par les dépenses en marketing des firmes pour imposer leurs nouveaux médicaments.

  1. Une orientation de la recherche vers les besoins médicaux de la population est insuffisante ou inexistante. En effet, un découplage des activités de recherche et de production pour certains médicaments doit être réalisée pour sortir d’une logique de rentabilité et de profits comme seuls objectifs poursuivis.
  2. La création d’un fonds européen pour le financement de l’innovation permettrait de regrouper les ressources des Etats européens.

Camarades,

 Si l’on peut se féliciter de la large couverture dont nous bénéficions en matière de sécurité sociale, nous ne devons pas pour autant oublier une autre réalité : les inégalités en matière de santé persistent. De trop nombreux patients – jusqu’à 22% à Bruxelles – reportent la visite chez le médecin pour des raisons financières.

La contribution personnelle des patients s’élève à près de 18% des dépenses totales de santé. C’est trop élevé. L’accessibilité financière aux soins de santé ne devrait jamais être compromise parce qu’un patient ne peut pas payer sa contribution personnelle. C’est un défi que veut relever le PS. C’est pourquoi la proposition 111, sur laquelle un vote vous sera demandé, suggère l’accès aux soins de santé de base pour tous.

Aujourd’hui, malgré les interventions prévues dans le cadre de l’assurance soins de santé, certaines personnes renoncent à se rendre chez le médecin ou chez le dentiste car elles ne peuvent payer la consultation ou assumer le coût du traitement à suivre.

Pour les socialistes, une telle situation n’est pas tolérable. La santé est le bien le plus précieux dont chacun dispose. L’accès à la santé doit être garanti à tous.

Les socialistes veulent en priorité agir sur le coût de la consultation. Chez nous, la mutuelle rembourse une partie importante de la consultation médicale. Mais le patient fait face à deux difficultés. La première, c’est qu’il doit avancer la somme nécessaire au paiement des honoraires du médecin, avant de se faire rembourser par sa mutuelle.

Deuxième écueil : le remboursement par la mutuelle ne couvre pas la totalité du coût de la consultation. Il reste une part financière à charge du patient après le remboursement de l’assurance maladie.

Pour garantir à chaque citoyen la possibilité de se soigner lorsqu’il en a besoin, le PS met en débat deux pistes :

  • Première piste: les consultations de médecine générale, de dentisterie générale et de psychologie générale, seront totalement prises en charge par l’assurance maladie obligatoire. Le patient ne déboursera rien pour ces consultations : la mutuelle prendra en charge le paiement de la consultation et elle sera elle-même remboursée de l’intégralité de la consultation par l’assurance maladie.
  • Deuxième piste: le patient prendra à sa charge une faible quote-part, à valeur symbolique, de l’ordre d’un ou deux euros par consultation. Cette option rencontre la demande de ceux qui estiment qu’une forme de conscientisation du patient reste nécessaire.

Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’une invitation à « consommer davantage », mais à mieux utiliser les services. La gratuité ou la quasi-gratuité a pour finalité d’apporter plus d’égalité dans l’accès aux soins et d’atteindre ainsi une réelle couverture universelle.

PS Bruxellois : du changement dans les rangs socialistes

PS Bruxellois : du changement dans les rangs socialistes

La rentrée politique des socialistes bruxellois sera placée sous le signe du changement !

Ce lundi, Kenza Yacoubi rejoindra l’hémicycle bruxellois et prêtera serment pour la première fois. En effet, le nouveau Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, avait annoncé qu’il céderait son siège au Parlement à la rentrée. C’est chose faite ! Kenza Yacoubi, 39 ans, est Conseillère de l’action sociale à Molenbeek. C’est une femme de terrain, active depuis de nombreuses années dans le tissu associatif bruxellois. Au Parlement, elle s’investira notamment au sein de la Commission Environnement.

« Mon moteur au sein de ce Parlement sera de défendre, en collaboration avec les citoyens et la société civile, un projet de société plus juste, solidaire, écologique et démocratique. C’est aujourd’hui plus que jamais une nécessité ! » nous explique la future députée.

Comme annoncé cet été, Caroline Désir prend la relève à la tête du groupe PS au Parlement bruxellois, laissant sa place de députée à la Fédération Wallonie-Bruxelles à Véronique Jamoule qui a déjà siégé au sein de cet hémicycle lors de la législature de 2004-2009. Elle continuera le travail de Caroline Désir au sein de la Commission Enseignement, matière pour laquelle elle affiche une expertise accrue. Elle  a notamment été la collaboratrice en charge de l’enseignement au sein du cabinet de Rudy Demotte.

En souvenir du 22 mars

En souvenir du 22 mars

Dans ces heures douloureuses où on commémore le drame des attentats, on se rappelle ce que la haine produit comme violence,  j’ai été émue par ces messages d’ouverture, de tolérance, d’amour qui se sont multipliés.Ce matin encore les victimes se sont exprimées avec une si belle émotion,  en rejetant toutes les paroles de vengeance et de stigmatisation,  et en appelant les uns et les autres à mieux vivre ensemble.C’est un exemple pour nous tous.Chacun dans ses propos, ses réflexions et ses actes doit refuser les amalgames et les simplifications, refuser les pièges de la polarisation.Bien sûr tout n’est pas rose. C’est une évidence. Bien sûr il y a des problèmes sur le terrain, dans nos villes et communes et nous n’avons pas le droit d’être naïf.

L’embrigadement, la radicalisation des pensées notamment auprès des jeunes est une réalité dangereuse qui doit être combattue sans relâche.

Mais il faut aussi, comme nous le faisons au quotidien, poursuivre le travail pour une société ouverte et tolérante, qui refuse le venin du sectarisme, de la division et de la discorde.

Dire par exemple que toutes les mosquées sont dans les mains des salafistes est d’une part incorrecte mais surtout plonge les fidèles dans un désarroi voire une colère, que je comprends.

A elles et eux qui dans leur immense majorité porte un message d’amour et de paix, je veux les assurer de toute ma fraternité.

 

Laurette Onkelinx – Présidente