Vers un monde global et régulé – discours de Delphine Houba

Vers un monde global et régulé – discours de Delphine Houba

Il tenait à cœur aux représentants des sections participants à la Commission de résolution de souligner l’importance de l’internationalisme pour les socialistes. Ce n’est pas tout de chanter l’Internationale, c’est aussi important de la faire ! Et nous n’avons certainement pas à en rougir quand on voit la force de l’action commune, dont l’ONG Solidarité socialiste fait partie.

La réalité du contexte international, aujourd’hui, c’est quoi ? Nous vivons dans un monde globalisé et multipolaire. Ce n’est pas quelque chose de lointain et d’abstrait : ce monde a des impacts directs sur notre quotidien.

***

Force était de constater l’absence de propositions regroupées sous un titre « international » permettant de visibiliser cette thématique. A la suite des discussions, la Fédération bruxelloise propose dès lors l’ajout d’un nouveau chapitre intitulé « Un monde global et régulé »La vision défendue dans ce nouveau chapitre est celle d’un modèle de développement qui soit juste et qui se place dans un monde en paix.

Cette vision est déclinée à travers deux axes :

  • Réduire les inégalités, ce qui passe par un commerce mondial solidaire, la défense de la souveraineté alimentaire, l’annulation des dettes souveraines, le soutien à un meilleur accès à l’éducation et des politiques d’aide au développement mieux pensées.
  • Mener une politique étrangère conforme à nos valeurs, ce qui se traduit par un contrôle démocratique sur l’action extérieure, le soutien au multilatéralisme pour construire la paix, la sortie du nucléaire militaire et, enfin, la restriction du commerce des armes.

***

Je peux illustrer ces combats à travers l’approche adoptée en faveur d’un commerce mondial solidaireLe PS s’est battu aux côtés de la société civile pour défendre des lignes rouges face au CETA, l’accord entre l’UE et le Canada. Et le combat n’est pas fini, tant pour le CETA que pour les autres accords du même type qui vont suivre… La Déclaration de Namur, portée par Paul Magnette, défend que la politique commerciale européenne doit s’engager sur la voie d’un changement total de paradigme.

En tant que socialistes, nous soutenons un tout autre commerce. Un commerce conçu dans le sens où l’économie est mise au service de nos ambitions en matière sociale et environnementale, et pas le contraire ! L’ONU travaille actuellement sur un projet de traité contraignant portant sur le respect des droits humains par les entreprises. La catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh est là pour nous rappeler l’urgence d’avoir des instruments de ce type.

Il en va aussi du respect de notre fonctionnement démocratique ! Les mandats de négociation doivent être soumis à des procédures de contrôle parlementaire. Et non, nous n’avons pas envie que nos lois soient lues par un autre pays – tout partenaire commercial qu’il soit – avant de pouvoir les adopter !

***

L’actualité nous ramène aujourd’hui à d’autres enjeux. Après Lux Leaks, Panama Papers et bien d’autres affaires, un nouveau scandale vient d’éclater avec les Paradise Papers. Vous trouvez normal, vous, qu’une grosse multinationale paie moins d’impôts qu’une PME bruxelloise ? Non, évidemment !La bonne nouvelle, c’est que les socialistes ont des idées pour défendre plus de justice fiscale au niveau européen et international, notamment à travers la mise en place d’une réelle transparence  en la matière et l’interdiction des accords secrets. Ces idées sont également développées au niveau belge.

 

En souvenir du 22 mars

En souvenir du 22 mars

Dans ces heures douloureuses où on commémore le drame des attentats, on se rappelle ce que la haine produit comme violence,  j’ai été émue par ces messages d’ouverture, de tolérance, d’amour qui se sont multipliés.Ce matin encore les victimes se sont exprimées avec une si belle émotion,  en rejetant toutes les paroles de vengeance et de stigmatisation,  et en appelant les uns et les autres à mieux vivre ensemble.C’est un exemple pour nous tous.Chacun dans ses propos, ses réflexions et ses actes doit refuser les amalgames et les simplifications, refuser les pièges de la polarisation.Bien sûr tout n’est pas rose. C’est une évidence. Bien sûr il y a des problèmes sur le terrain, dans nos villes et communes et nous n’avons pas le droit d’être naïf.

L’embrigadement, la radicalisation des pensées notamment auprès des jeunes est une réalité dangereuse qui doit être combattue sans relâche.

Mais il faut aussi, comme nous le faisons au quotidien, poursuivre le travail pour une société ouverte et tolérante, qui refuse le venin du sectarisme, de la division et de la discorde.

Dire par exemple que toutes les mosquées sont dans les mains des salafistes est d’une part incorrecte mais surtout plonge les fidèles dans un désarroi voire une colère, que je comprends.

A elles et eux qui dans leur immense majorité porte un message d’amour et de paix, je veux les assurer de toute ma fraternité.

 

Laurette Onkelinx – Présidente

Une alternative est possible !

Une alternative est possible !

La génération européenne de demain a besoin de soutien aujourd’hui

16 novembre 2016 – Journée d’Action pour le Plan Jeunesse

 

Chaque génération voit l’Europe d’un œil différent. Pour la génération plus âgée qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, le projet européen était la garantie que la guerre n’éclaterait plus jamais sur le continent. Pour la génération suivante, l’Europe était une promesse de prospérité. Pour les générations qui ont grandi dans le bloc de l’Est, l’Europe a représenté l’accès à la liberté et l’espoir d’un avenir meilleur. Pour les personnes qui ont aujourd’hui entre 18 et 30 ans, l’Europe signifie austérité et faibles perspectives d’avenir. Comme nous avons pu le constater au cours des derniers mois, cette situation menace l’existence même de l’UE. Si nous voulons que tous les jeunes Européens se battent pour l’Europe, l’Europe doit alors travailler pour eux. Bien sûr, l’Europe signifie paix, mobilité transfrontalière et meilleures conditions de travail pour tous. Mais, pour les jeunes Européens, ce n’est rien comparé à l’effet dévastateur du chômage sur leur confiance en eux, à la douleur de voir leurs parents obligés de leur donner de l’argent de poche alors qu’ils ont déjà 28 ans, ou encore à la tristesse de ceux qui ont le mal du pays parce que le chômage les a contraints à quitter leur pays d’origine pour trouver du travail à l’étranger.

 

La seule façon de surmonter la crise du chômage des jeunes, la pauvreté et l’exclusion sociale en Europe est d’investir durablement dans les compétences et les chances de réussite des jeunes. C’est la raison pour laquelle la lutte pour des emplois de haute qualité et une solide protection sociale figure au sommet de l’agenda des socialistes et socio-démocrates européens, et que nous organisons le 16 novembre une Journée d’Action pour le Plan Jeunesse avec des campagnes et manifestations publiques à travers toute l’Europe. Notre campagne en faveur d’un Plan européen Jeunesse repose sur quatre piliers :

  • Aucun jeune ne devrait être laissé pour compte : nous demandons une Garantie Jeunes permanente, avec un financement renforcé de 20 milliards d’euros jusqu’en 2020.
  • Tous les jeunes devraient avoir accès à la culture : nous demandons la création d’un chèque-culture européen, une prime que les jeunes pourraient consacrer aux activités culturelles de leur choix.
  • L’éducation est au cœur de la cohésion de l’Europe : nous demandons un Erasmus pour tous, un système qui profite à tous les étudiants, y compris ceux issus de milieux moins favorisés, les élèves des lycées et des écoles professionnelles.
  • La pauvreté des enfants est inacceptable : nous demandons une Garantie européenne pour l’enfance afin que tous aient accès aux soins de santé, à l’éducation, à la garde des enfants, à un logement décent et à une alimentation appropriée.

 

Il est urgent d’agir. Prenons par exemple la garantie pour la jeunesse européenne, l’un de nos projets récents les plus fructueux. Notre famille politique a travaillé dur pour introduire cette garantie, qui a d’ailleurs connu un franc succès. Elle veille à ce que tous les jeunes de moins de 25 ans aient accès à un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue dans les quatre mois suivant la fin de leur scolarité ou leur perte d’emploi.

 

Après seulement trois années d’existence, 9 millions de jeunes ont déjà bénéficié de la garantie jeunesse et ont ainsi obtenu un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue. Avec un budget initial de 6,4 milliards d’euros, la garantie pour la jeunesse européenne a entraîné des changements structurels majeurs dans de nombreux États membres. Aujourd’hui, 1,4 millions de jeunes ne sont plus au chômage.

De toute évidence, ce programme est plus que jamais nécessaire. La crise du chômage des jeunes est loin d’être terminée. Un jeune Européen sur cinq est toujours au chômage, un tiers d’entre eux depuis plus d’un an. En cas de mesures d’austérité et de réductions de dépenses, les jeunes sont les premiers à perdre leur travail ou à se retrouver dans une situation d’emploi précaire.

L’expérience bruxelloise est elle aussi édifiante de résultats : Au 1er semestre 2016, plus de 3704 solutions (emplois, stages, formations) ont été offertes par Actiris, Bruxelles formation et le VDAB-Brussel pour les jeunes de moins de 25 ans. Plus de 6600 solutions ont été trouvées pour les moins de 30 ans.

Mais, alors qu’elle s’avère particulièrement indispensable, la Garantie Jeunes est menacée. Le budget initial est épuisé et la proposition européenne de financement jusqu’en 2020 représente une diminution de 75 % des fonds annuels disponibles pour la garantie pour la jeunesse.

Selon nous, cette logique à l’envers n’a aucun sens. Investir dans les compétences des jeunes est la seule façon de contrebalancer les effets désastreux des mesures d’austérité des années précédentes. Pour que la garantie pour la jeunesse devienne un élément permanent de la politique européenne de l’emploi et qu’elle fasse partie du modèle social européen, nous nous battons pour un financement continu de 20 milliards d’euros.

 

Pour garantir que l’Union européenne soit synonyme de prospérité pour les jeunes, l’investissement dans les compétences et dans l’inclusion sociale est crucial. Nous voulons faire de l’Europe un environnement propice aux jeunes, un lieu où chacun aura la chance de se rendre au travail chaque matin et d’en vivre décemment, un lieu où aucun enfant ne se couchera le ventre vide, un lieu où tous les jeunes pourront explorer leur propre culture et découvrir celle des autres, un lieu où tous auront la possibilité d’étudier à l’étranger. La jeunesse européenne mérite une Garantie Jeunes suffisamment financée, un Erasmus pour tous, un chèque-culture européen. Et les enfants européens méritent une Garantie européenne pour l’enfance.

La solidarité est le moteur des socialistes et démocrates européens. C’est pourquoi nous vous invitons tous à participer à notre Journée d’Action pour le Plan Jeunesse le 16 novembre. Venez soutenir les jeunes Européens !