Qu’est ce qui nous pousse à militer, à nous engager, à prendre du temps sur nos loisirs, sur nos plaisirs, sur notre vie,
Qu’est ce qui nous pousse à continuer la lutte, à refuser le repli égoïste
Qu’est ce qui nous pousse à aimer, à aimer ce parti, notre parti, à l’aimer malgré ses écarts parfois ou ses erreurs de cheminement,
Pourquoi a-t-on le socialisme chevillé aux tripes, pourquoi nous fait il vibrer et lever le poing au moindre appel de l’Internationale ?
Chacun d’entre nous a ses réponses propres.
Mais il est certain que nous partageons cette fierté d’appartenir à un mouvement, qui pas à pas, dans l’obstination de son histoire et de ses valeurs a construit une alternative à la société d’injustice et de mépris qui a englouti des générations de laissés pour compte.
Une alternative qui a mis la valeur d’égalité au cœur de son combat et qui a patiemment imposé le suffrage universel, l’enseignement obligatoire gratuit et la protection sociale.
La protection sociale, parlons-en.
Nous savons bien qu’elle est née de la volonté de quelques travailleurs qui ont refusé de laisser crever de misère leur compagnon d’infortune, malades ou accidentés.
Nous connaissons aussi cet accord extraordinaire entre représentants des travailleurs et des employeurs au sortir de la seconde guerre mondiale pour en faire un système paritaire de sécurité sociale en faveur de l’emploi, des pensions, de la santé ou des allocations familiales.
Notre parti a été à l’avant garde pour soutenir, élargir, rendre universelle cette si belle solidarité.
Cela n’a jamais été simple. Mais aux critiques d’hier et d’aujourd’hui, qui toujours ont dénoncé l’augmentation du coût du travail engendré par la sécu, qui toujours ont parlé de dépenses fastidieuses, l’histoire a répondu.
Grâce à la sécu, non seulement on a réussi à diminuer drastiquement la misère mais on a connu une période d’expansion économique et sociale sans précédent.
Sans elle, plus de 40% de la population sombrerait dans la misère et c’est pour cela que nous n’avons pas cessé de la porter en revendication essentielle, que les dernières années nous l’avons protégée, avec par exemple la dotation d’équilibre pour que jamais la sécu ne tombe en faillite.
Et je puis vous dire que je hais de tout mon corps ceux qui, pour le moment, insidieusement, pas à pas, mesure par mesure, sont en train de rouiller ce véhicule extraordinaire de solidarité.
Le PS ne peut pas se contenter d’indignation. Et il ne peut pas non plus se reposer sur ses lauriers.
Alors nous lançons aujourd’hui le projet d’un nouveau pacte social.
La société bouge, change avec ses gagnants et ses perdants.
Face à la colère de ceux qui ne s’y retrouvent plus, qui doivent lutter pour payer leur facture à la fin du mois, qui ont peur de l’avenir de leur enfant dans ce monde numérique qui les bouscule, il faut des propositions fortes, crédibles qui vont relancer l’espoir.
Il faut de nouveau construire l’alternative.
L’alternative, c’est d’abord un nouveau mode de financement de la sécurité sociale, pour retrouver sa particularité d’être une assurance inconditionnelle.
Et par exemple, les revenus du capital doivent beaucoup plus participer aux recettes du système.
La fin de la modération salariale, la fin des réductions de cotisations sans garantie de création d’emplois vont permettre une nouvelle jeunesse à la sécu.
L’alternative, c’est aussi exiger que la sécu soit beaucoup plus qu’aujourd’hui un ferment d’émancipation.
C’est pourquoi nous exigeons l’individualisation des droits.
C’est le bon sens, et notamment parce que l’égalité entre hommes et femmes a progressé.
Le modèle familial est de moins en moins monsieur qui travaille et madame qui reste à la maison pour s’occuper du ménage et des enfants.
Alors la sécu doit s’adapter.
Quand il s’agit de percevoir des cotisations, on ne prend en compte que l’individu, pas sa situation familiale. Tout le monde contribue de la même façon, qu’on soit marié ou pas, qu’on ait des enfants ou pas.
Par contre, quand il s’agit de verser une allocation, on prend en compte la situation familiale.
C’est injuste. Deux personnes qui ont cotisé de la même façon vont recevoir des prestations, des allocations différentes.
C’est injuste et puis comme disent les femmes prévoyantes socialistes, ça renforce les inégalités, c’est défavorable à l’autonomie des femmes.
Voilà pourquoi on va changer cela, rétablir l’équité.
En commençant par mettre fin au statut de cohabitant.
Et cela rendra sans objet cette indignité des visites domiciliaires où des inspecteurs vont fouiner dans le linge des sans- emplois pour débusquer les situations non conformes. C’est abject.
Dans la même philosophie, une personne handicapée doit avoir droit à son allocation d’intégration sans qu’on la punisse d’avoir un conjoint, de vivre en couple. L’amour vaut mieux que servir à couper dans les allocations !!
L’alternative, c’est aussi permettre à la sécu de rayer le mot pauvreté de notre réalité. Et cela concerne 15% de la population dont 1/3 souffre de privation matérielle sévère.
Pour que la sécu réenchante le pays, il faut cesser cette aberration qui veut qu’elle octroie des allocations qui sont en-dessous du seuil de pauvreté. Ce n’est pas acceptable.
C’est une assurance pas une assignation à pauvreté. Voilà pourquoi nous nous engageons à ce que les allocations soient au moins à 110% du seuil de pauvreté.
Mais la vérité, c’est que même des personnes qui travaillent à temps partiel sont en dessous de ce seuil et le gouvernement actuel multiplie ses situations folles où le travail n’est plus une garantie de bien être matériel.
Il faut oser des solutions originales contre ce constat.
Et c’est ce que le PS fait avec le bonus social généralisé.
Ce bonus effacera pour tous les travailleurs, quel que soit leur temps de travail, l’injustice de leur situation .
Les revenus cumulés ne pourront plus jamais être inférieurs à 1226 euros, montant indexé et lié au bien-être.
C’est me semble t’il plus sérieux, plus payable, plus solidaire que l’allocation universelle, cheval de Troie du néo libéralisme.
L’alternative pour que la sécu résiste au temps, c’est aussi de la rendre universelle et contemporaine.
Qu’elle ne fasse plus de différences entre salariés et indépendants pour la couverture de leurs droits.
Un travailleur, c’est un travailleur, quel que soit son statut !
Pour quoi une coiffeuse par exemple doit elle être moins protégée qu’un employé de banque ??
Je m’emballe et le temps m’est compté.
Alors, parmi toutes les mesures qui concernent la protection sociale et la santé, il y en a encore deux que je veux faire ressortir.
D’abord : revenir à la pension à 65 ans !
Bien sûr on doit permettre aus travailleurs de continuer leur boulot jusqu’à 65 ans dans de bonnes conditions et au delà s’ils le peuvent ou le veulent.
Mais non, nous refusons de sanctionner un travailleur au bout du rouleau qui ne peut plus travailler à cet âge là.
Le monde l’entreprise licencie à tour de bras les travailleurs plus anciens.
55 ans chez ING, 53 ans chez Engie.
Ces travailleurs sont de plus en plus considérés comme des fardeaux pour l’employeur et des paresseux pour l’Etat.
Ca suffit.
Revenir à la pension à 65 ans sera une de nos exigences fondamentales pour repartir dans un gouvernement.
Dans l’action commune, Solidaris mène un travail extraordinaire pour nos soins de santé.
Ils ne font pas que rembourser les soins : ils conseillent, préviennent, défendent le patient.
Ils étudient l’évolution de notre société, enquêtent, proposent.
Il est une proposition dont JP Labille et Michel Jadot ont parlé dernièrement et que le PS partage : c’est de changer de paradigme pour les soins de santé.
On reconnaîtra aux socialistes quand ils ont été au pouvoir, leur action qui fait actuellement de la Belgique un pays où les soins de santé sont de grande qualité et accessibles pour tous.
Je dirai pour tous…..ou presque.
Car malgré nos efforts, ils sont nombreux, des milliers à renoncer aux soins, à se faire soigner par manque de moyens.
Pendant des années, nous avons apporté des réponses, tiers-payant social, maisons médicales statut BIM, statut malades chroniques, maximum à facturer et j’en passe et des meilleures.
Mes amis, il faut changer de paradigme.
En fait, on continue à vivre à penser comme si les patients devaient payer, même un peu, pour éviter qu’ils profitent du système, pour les responsabiliser.
Comme si les gens s’amusaient à être malades, et à aller chez le médecin juste pour frauder.
La réalité n’est pas là. La réalité c’est que dans certains bassins de vie plus défavorisés, jusqu’à 22 % de malades reportent la visite chez le médecin pour des raisons financières.
STOP .
Nous devons changer de cap. Faire confiance aux femmes, hommes, enfants de ce pays.
Nous devons considérer que le droit aux soins de santé est un droit inconditionnel.
Alors oui, nous proposons que les consultations de médecine générale, de dentisterie et de psychologie générale ainsi que toutes les médecines à destination des enfants soient gratuites, totalement prises en charge par l’assurance maladie obligatoire.
Nous voulons que le patient ne soit plus obligé de débourser ni d’avancer l’argent remboursé ensuite par les mutuelles .
C’est de la folie ? On rêve en technicolor ?
Bien sûr que non.
Par exemple, on estime la gratuité de la médecine générale pour tous les habitants de ce pays à environ 140 millions d’euros.
Quant on connaît les cadeaux fiscaux de ce gouvernement aux diamantaires ou le cout de renouvellement de notre flotte aérienne pour un montant entre 3,5 et 15 milliards d’euros, on voit bien que c’est une utopie réaliste.
C’est simplement un choix politique Et qui permettra des économies parce quand on n’est pas soigné à temps, c’est la sécu qui paie les pots cassés.
La gratuité des soins de base est un choix fort, juste, audacieux.
Et quel bonheur de porter cette revendication en contraste avec la politique de ce gouvernement qui le jour de la manifestation contre la violence faite aux femmes, décrète qu’il va diminuer la protection des femmes enceintes et donc des nouveaux nés !!!
Voilà mes chers camarades.
Je vous parlais en commençant de cette fierté d’être socialiste.
Pour ses valeurs, son histoire et son projet.
Le philosophe Sénèque disait qu’ »il n’y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où aller. »
Nous, nous avons notre cap.
Alors allons ensemble à la reconquête des cœurs et de la raison et portons joyeusement l’espoir d’un monde où le mot bonheur est accessible pour absolument tout le monde.
C’est certainement mon vœu le plus cher !
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